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La double réinsertion carcérale

«Faut-il construire des prisons? 

Au centre de la ville ou en péripherie?

 

La prison ne devrait-elle pas devenir, au même titre que l’école, un lieu d’apprentissage? 

Pour ajouter au rêve... un espace en couleurs... avec des arbres... des fleurs... et ce jardin privé... , tant reclamé, ou s’épanouirait l’homme dechu, prêt à repartir s’il est attendu?» 
Francette Zenner  

  Ce projet traite de l’importante relation entre l’architecture carcerale et sa présence en milieu urbain ou rural. La délocalisation des prisons à la campagne engendre un appauvrissement conséquent de l’architecture carcérale au bénéfice d’une meilleur sécurité. Etant plus performante, le nombre de surveillants diminue, ce qui rend nos nouvelles prisons bien moins humaines. Il en résulte le sentiment d’abandon que peuvent ressentir les détenus, ce qui provoque une rupture des liens sociaux et une hausse du taux de récidive. 

  Il était donc intéressant de se plonger dans l’analyse des prisons urbaines notamment celle qui fut longtemps concidérée comme une référence : la Maison d’Arrêt de la Santé. Installée dans le 14ème arrondissement de Paris depuis 1867, la ville est venue se construire autour pour finalement l’engloutir. Agissant comme une tumeur en détruisant toute vie au abords de ses haut murs, elle constitue le choix parfait pour proposer une réflexion urbaine et architecturale pour une nouvelle prison vouée à la réinsertion.   

  Cette nouvelle prison que je propose s’adresse à des détenus de longue peine (entre 10 et 30 ans) arrivant à la fin de leur incarcération. Pour cela, 4 mots représentatifs du milieu carcéral m’ont guidé : 

Enfermement: une ville dans la ville
  Afin d’habituer le détenu au monde qu’il rencontrera à sa sortie, je propose de recréer une société dans la prison. Elle ne peut être identique à la vie civile mais en recréant un morceau de ville dans la ville, la prison trouvera sa place dans le quartier et les détenus seront mieux préparés à affronter le monde extérieur. Pour accompagner le détenu vers la sortie, un programme de réinsertion en 4 ans devra être mis en place. Plus il se rapproche de sa libération plus il gagne en libérté et en responsabilité. 

Temps: organisation spatiale et temporelle
  Le temps est une notion à la fois naturelle, dictée par la société mais aussi propre à chacun. La perception du temps est différente lorce que l’on se trouve en prison. Ce décalage est un élément qu’il faut inclure dans la réflexion en organisant les journées des détenus en se basant sur celles que nous vivons à l’extérieur , jour de la semaine, vacances, jours feriers... L’organisation spatiale est de ce fait très importante. Les détenus changeront d’espace de vie en fonction de leur évolution dans le programme de réinsertion ( voir plan ). Plus les détenus avanceront dans le temps, plus ils se rapprocheront de cet espace de transition que représente le mur. 

Mur: habiter le mur  
  C’est un espace qui crée une rupture entre le dedans et le dehors, entre intérieur et extérieur. Dans le milieu carcéral, les murs d’enceinte permettent de protéger la population d’une évasion mais ils sont repoussants et n’invitent pas le promeneur à les longer. Cette délimitation est un espace de transition. Le rendre habitable, c’est à dire le modifier pour changer sa fonction première, permettrait de lui donner un gabarit urbain, d’implanter des commerces au RDC pour redonner de la vie au quartier et de créer des appartements pour les 4eme année. De ce fait, cet espace de transition serait perçu comme un immeuble dans le quartier et non comme une «tumeure». 

Nature: un jardin partagé
  Outre ses effets thérapeutiques, c’est une aide dans la création de liens sociaux. Etant pratiquement inexistants en prison, pour des raisons de sécurité, j’ai pris le parti d’organiser toute ma prison autour d’un immense espace paysager partagé entre détenus et citadins. Entretenu mais pas guidé, il prendrait la forme de ce que la nature seule lui dicterait. En constante évolution il deviendrait une expression, un témoin du temps qui passe. 
Ouverte comme les jardins parisiens, la prison serait raccordée au quartier. Une fois les portes refermées, le jardin ne serait praticable que par les détenus. 

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