
S'enfermer c'est se libérer
La sensation est agréable, douce, apaisante. Quoi de plus relaxant qu’une promenade dans l’immensité verte et sauvage du Parc Régional des Volcans d’Auvergne ? Ici, l'on coupe les ponts. Ici, l'on se sent libre.
Cette montagne, cet arbre, cette fleur, ce papillon qui virevolte, cette végétation mystérieuse, dangereuse et indomptable ne suivent aucune règle. Ils sont l'incarnation même de la liberté. Pour nous, humains, ce n’est qu’un concept, un rêve inatteignable. Ce que nous ressentons n’est peut-être que l’image véhiculée par ce paysage. Ici, nous restons respectueux, disciplinés et obéissants, nous nous sentons libres mais nous ne le sommes pas.
Victor Hugo affirmait que « l’homme est une prison où l’âme reste libre ». L’homme, en s’imposant des règles, détermine les notions de bien et de mal. Il se crée des contraintes et s’enlève toute liberté. C’est une concession indispensable à la vie collective.
Choisir le mal, s’affranchir de ces règles, c’est choisir la liberté. Pour endiguer la menace que représente cette liberté et éviter le chaos qu'elle génère, on l’enferme. On la punie en lui imposant des contraintes plus strictes. On l’emprisonne. « C’est dans les prisons que l’idée de liberté prend le plus de force et peut-être ceux qui enferment les autres dedans risquent-ils de s’enfermer dehors », écrivait Jean Cocteau. Une prison est un lieu où l’on enferme les personnes qui ont choisi d’être libres.
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La construction, d’une cellule de prison en ce lieu prend, dès lors, tout son sens. Elle symbolise le paradoxe entre le Parc Régional des Volcans d’Auvergne, espace immense et allégorie d'une liberté de la nature dont nous ne pouvons jouir, et une cellule de 8,5m², symbole de privation de liberté, à l’intérieure de laquelle nous devenons, paradoxalement, enfin libres.
S’enfermer c’est se libérer

